Article publié dans Le corps énergétique de l'Homme
(bulletin de L'Association internationale énergie vitale (AIEV)), Nantes, septembre 1999.
Une photographie est une image en deux dimensions, un hologramme est une image virtuelle en trois dimensions. Le modèle photographique illustre la pensée linéaire, analytique, locale, et le modèle holographique illustre la pensée non linéaire ou globale. La compréhension des sciences énergétiques exige ce passage du local au global ou, si on préfère, du corpusculaire à l'ondulatoire.
Le modèle holographique permet de comprendre certains aspects de la structure énergétique humaine que la biophysique actuelle ne peut expliquer. Les concepts de la science linéaire conventionnelle sont illustrés par le modèle photographique bidimensionnel qui ne peut donc rendre compte d'un phénomène tridimensionnel.
On a parlé de paradigme hologrammique, mais c'est prématuré. Normalement, on évolue des modèles à une théorie puis à un paradigme. Les modèles permettent de comprendre certaines choses par analogie avec des phénomènes semblables dans un autre domaine. Une théorie suppose une mathématisation ou une formalisation des concepts qui permettent de prévoir et réaliser des expériences qui confirmeront ou infirmeront les hypothèses de départ. Un paradigme, c'est l'ensemble des préjugés implicites : ce qu'on ne discute plus. On a tendance à passer des modèles directement au paradigme en court-circuitant l'étape de la théorie, mais on en est actuellement au stade des modèles.
Ces modèles sont très utiles et permettent d'orienter des découvertes. Dans ce premier article, on va parler des aspects statiques du modèle holographique en montrant le passage de la notion de somatotopie ou cartographie réflexe du niveau photographique, comme en auriculothérapie, au niveau holographique comme en auriculomédecine puis en holoénergétique.
« L'image, l'analogie, sont l'émergence visible d'une proportion cachée qu'il faut dévoiler. » - Raymond Abellio. [1]. « Une analogie, si elle est vraie, elle est stérile, si elle est fausse, elle est féconde. » - René Thom. [2]
Le modèle photographique est caractérisé par la présence d'une lentille ou objectif qui focalise le rayonnement issu de l'objet. Ceci signifie que tous les rayons individuels sont mis au pas et que seule l'amplitude ou l'énergie du rayonnement est enregistrée sur la plaque. La phase du rayonnement est perdue.
L'objectif a donc un rôle de filtre séparateur qui laisse passer certains aspects mais en bloque d'autres. Il réduit une réalité tridimensionnelle à un image bidimensionnelle. L'objectif assure donc l'objectivité - qui est toujours réductrice - qui permet de voir, comme la photographie, seulement une face d'un phénomène. Les instruments ou les concepts scientifiques - qui sont des outils intellectuels -, utilisés dans la pratique habituelle, fonctionnent de même en fournissant des informations localisées pointues mais déconnectées de la réalité vivante.
Si on déchire une photographie en plusieurs morceaux, chaque morceau ou partie de l'image ne montrera qu'une partie de l'objet photographié. Il y a correspondance biunivoque entre chaque partie de la carte et chaque partie du territoire - ce qui permet d'affirmer certaines corrélations locales - mais elles sont coupées du global.
Nos organes des sens fonctionnent comme des lentilles. « Senses are lenses » pour Pribram.[3] Chaque sens filtre donc une partie de la réalité pour en extraire une ligne spectrale intéressante, mais qui n'est pas le spectrogramme complet. Notre connaissance sensorielle fonctionne sur le modèle photographique ou analytique réducteur, avec perte d'informations plus globales.
Le modèle holographique est dû aux travaux de Karl Pribram en biologie [3] et de David Bohm en physique [4]. Ce qui fait la différence en holographie, c'est qu'il n'y a pas de lentille ou objectif, si bien que la plaque va pouvoir enregistrer et l'amplitude et la phase du rayonnement.
Pour réaliser un hologramme, il faut une source lumineuse qui va se diviser en deux grâce à un miroir semi réfléchissant qui laisse passer le rayon direct de référence sur la plaque enregistreuse. Le rayonnement réfléchi va éclairer l'objet puis va alors se diffuser sur la plaque.
On a donc un rayonnement de référence direct et un rayonnement réfléchi indirect issu de l'objet « photographié ». Comme ces deux rayonnements interfèrent sur la plaque et que la phase de chaque rayonnement est conservée, chaque point de la plaque enregistre les différences de phase, c'est-à-dire les informations venant de tous les points de l'objet. La conservation de la phase du rayonnement permet donc d'avoir une information de 360 degrés autour de l'objet : on peut voir l'objet sous toutes ses faces.
Il n'y a plus de correspondance biunivoque entre chaque point de l'image et chaque point de l'objet. Maintenant, chaque point de l'image correspond à des milliers de points de l'objet. Ce n'est plus le même type d'objectivité, d'autant plus que l'image est virtuelle, en trois dimensions, en dehors du plan de la plaque enregistreuse.
Si on brise la plaque holographique en plusieurs morceaux et qu'on ré illumine chaque morceau avec le rayonnement de référence, chaque partie va redonner l'information de tout l'ensemble. Chaque partie contient l'information du tout, et les trois dimensions de l'objet sont conservées. Il n'y a pas de réduction dimensionnelle comme dans la photographie, car on n'a pas pris de lentille.
Donc une vision hologrammique, sans lentille focalisante, non convergente, qui regarde à l'infini, permettra d'accéder à des dimensions que les instruments de la science analytique, locale, linéaire ne peuvent pas détecter. Le modèle hologrammique nous fait passer du local au global.
En passant, la notion de fractalité est semblable à celle d'hologramme, dans le sens où un motif se répète identique, quelque soit le grossissement. Il y a autosimilarité ou invariance d'échelle. La partie contient l'information du tout, si bien qu'on dit parfois qu'un fractal est un hologramme.
Ces notions préalables vont permettre de comprendre l'organisation hologrammique du corps humain à partir des travaux de Paul Nogier en auriculothérapie et en auriculomédecine. Cette dernière a donné naissance à l'holoénergétique sous l'impulsion d'André Secondy et Claude Piro. Dans le prolongement de leurs travaux, grâce au modèle hologrammique, nous avons pu intégrer des données traditionnelles pour développer l'holoénergétique qui intègre la notion de holon, voisine de celle de cohérence quantique où l'autonomie locale assure la cohésion globale.
Le concept de somatotopie a été introduit par le Dr W. Penfield, neurochirurgien à Montréal, dans les années 1940-1950, pour décrire les localisations motrices et sensitives au niveau de cortex cérébral. Cette image bien connue est un modèle photographique où chaque point de l'image correspond à une partie du corps.
Nogier a repris ce terme pour nommer la cartographie réflexe qu'il a trouvée au niveau du pavillon auriculaire.[5] C'est l'image du foetus tête en bas qui lui a permis de trouver les différentes localisations réflexes thérapeutiques. C'est ici encore un modèle photographique où chaque point du pavillon correspond à une partie du corps. Les expériences de Min-Cho avec des cristaux liquides ont montré la correspondance biunivoque entre les points auriculaires et les points du corps.
La plupart des réflexothérapies sont basées sur le modèle photographique où chaque point de l'image, de la plante du pied ou de l'iris de l'oeil par exemple, correspond à une partie du corps. L'existence de ces cartographies réflexes est déjà un indice de l'organisation hologrammique du corps. Chaque organe du corps contient l'information de tout le corps.
La découverte du rapport entre la stimulation du pavillon de l'oreille par des filtres de gélatine pigmentée Wratten-Kodak et l'apparition d'un signal vasculaire - différent du pouls médical et du pouls énergétique chinois - au niveau de l'artère radiale a permis à Nogier de développer l'auriculomédecine. L'observation que la pose de filtres particuliers près du corps modifie la cartographie réflexe auriculaire lui a permis de décrire une image réflexe de l'homme debout puis une autre image de l'homme à quatre pattes. Chaque représentation est appelée une phase.
Ce qui est vraiment génial, c'est d'avoir découvert que chaque point de l'oreille correspond à un tissu embryonnaire différent selon la phase, à savoir l'ectoderme, le mésoderme et l'endoderme.
On commence donc ici à passer du modèle photographique au modèle hologrammique puisqu'un point de l'image correspond à plusieurs tissus du corps.
Le modèle hologrammique était déjà complet en holoénergétique quand Secondy et Piro ont découvert un signal vasculaire différent de celui de auriculomédecine et la résonance spécifique de chaque artère du poignet à l'approche d'un filtre de gélatine pigmentée spécifique qui correspondait à un programme spécifique.[6] De plus, la découverte que chaque filtre était caractérisé par un tracé vibratoire spécifique, comme une raie spectrale, au niveau du pavillon auriculaire, leur a permis de développer un organigramme énergétique spécifique de l'être humain. Ici, chaque point de l'oreille correspond à un grand nombre de zones corporelles. L'ensemble des filtres témoins du métabolisme énergétique groupés dans leur organigramme symbolique représente également un hologramme.
Alors que l'auriculomédecine, comme l'acupuncture, est efficace en pratique vétérinaire, l'holoénergétique est spécifique à l'être humain et ne s'applique pas à l'animal.
Une autre découverte fondamentale de Secondy et Piro est que l'espace péricorporel n'est pas homogène ni isotrope, c'est-à-dire que le champ péricorporel n'a pas les mêmes propriétés ni les mêmes directions. Autrement dit, il présente une structuration spécifique détectable avec des filtres spécifiques, appelés filtres de dimension qui, comme des catalyseurs, contrôlent le métabolisme énergétique. Un filtre (#16) vibre au-dessus de la tête et le long du côté droit du corps, un autre (#75) vibre au niveau de la ceinture scapulaire et le long du côté gauche; un autre encore (#55) vibre au niveau de la ceinture pelvienne et en avant du corps et un dernier (#70), en arrière du corps, le long du rachis et jusqu'en dessous des pieds.
Cette structuration vibratoire diffère de la structure électromagnétique connue sous le nom d'aura, avec ses couches éthérique, émotionnelle, mentale et causale. Elle diffère aussi de la structuration en centres énergétiques ou chakras, qui sont également de nature électromagnétique. Notre hypothèse de travail est que cette structuration holoénergétique serait de nature gravitationnelle. Elle contrôle la structure électromagnétique.[7]
La topographie de ces zones vibratoires gravitationnelles péricorporelles spécifiques se retrouve au niveau du pavillon auriculaire. L'image du foetus permet de retrouver cette somatotopie vibratoire.
L'holoénergétique confirme que l'oreille est un hologramme du corps et considère le corps humain comme un hologramme de l'univers. Le modèle hologrammique nous a stimulé à raffiner cette structuration devant certaines anomalies du modèle holoénergétique classique, en découvrant que le crâne présente une somatotopie vibratoire semblable à la somatotopie péricorporelle, mais inversée. Hamer décrit une somatotopie voisine, bien que non vibratoire, au niveau de l'encéphale.[8] Il décrit au point de vue anatomique ce que nous percevons de façon vibratoire.
Il y a inversion entre chaque somatotopie vibratoire. Il y a inversion entre la somatotopie péricorporelle et la somatotopie crânienne, analogue à l'inversion neurologique entre la tête et le corps. Puis on note une nouvelle inversion entre la somatotopie crânienne et la somatotopie auriculaire. Cette inversion d'inversion rétablit la positivité de l'image auriculaire par rapport à l'image du corps.
Donc le modèle hologrammique nous montre que l'oreille est un hologramme du crâne, le crâne est un hologramme du corps et le corps un hologramme du système solaire qui est un hologramme de la galaxie, qui est un hologramme de l'univers. Chaque passage d'un hologramme à l'autre se fait par inversion, comme dans un miroir. Chaque hologramme est orthogonal par rapport à l'autre.
L'holoénergétique détecte les interférences entre ces différents hologrammes et recherche une résonance adéquate entre ces hologrammes. Les interférences se traduisent par une mauvaise concordance des somatotopies vibratoires. Une excellente résonance entre ces hologrammes produit le phénomène de conjugaison de phase qui nous met en contact avec notre programmation originelle intemporelle et notre seconde mémoire, où origine et fin se cofondent et se confondent.
Au cours de cette présentation on a ébauché les aspects statiques de ce modèle hologrammique. Dans un prochain article, on évoquera les aspects dynamiques en montrant le rôle récepteur-émetteur et transformateur des pigments utilisés en auriculomédecine et dans les approches qui en dérivent, comme l'holoénergétique.
Le modèle hologrammique nous permettra de comprendre que cette triple fonction, qui a fait dire à Christopher Hill que « l'homme est un pigment », s'applique comme un fractal à tous les niveaux d'organisation. Un aperçu de l'intérêt du modèle hologrammique, au point de vue dynamique combiné au point de vue topographique, est la découverte que le 7e chakra constitue le plexus solaire de la tête. Le plexus solaire de l'hologramme corps permet le contact entre notre sol et notre soleil, c'est la zone de passage entre l'isolation et l'insolation. Chaque passage d'un hologramme à l'autre est une transformation de type Fourier.
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Références
[1] ABELLIO, Raymond. La Structure absolue. Gallimard, 1964.
[2] THOM, René. Apologie du Logos. Hachette, 1990.
[3] PRIBRAM, Karl. H. Brain and Perception. Lawrence Erlbaum Associates, Publishers, Hillsdale, New Jersey, 1991.
[4] BOHM, David. La Plénitude de l'Univers. Éditions du Rocher, 1987.
[5] NOGIER, Paul M. De l'auriculothérapie à l'auriculomédecine. Maisonneuve, 1978.
[6] PIRO, Claude. Vivre ou mourir, on peut choisir. PM Distribution, Perpignan,1991.
[7] RATTE, Jean. « Méthodologie holoénergétique et mémoire cellulaire originelle » in Au coeur de l'humain. De Mortagne, Boucherville (Québec), 1996.
[8] HAMER, Ryke Geerd. Fondements d'une médecine nouvelle. ASAC, Chambéry, 1993.
© Jean Ratte