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1995 - Méthodologie holoénergétique et mémoire cellulaire originelle

Conférence donnée lors du colloque Krishnamurti - David Bohm - Au cœur de l'humain, Montréal le 13 mai 1995,

Les Actes de ce colloque ont été publiés sous le même titre par les Éditions de Mortagne (Boucherville, 1996).


Transcription non adaptée pour la version écrite.

Vous trouverez à la fin de la conférence la transcription de la période de questions ainsi qu'un post-scriptum (janvier 1999).

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Quand on m'a invité à parler d'holoénergétique entre Krishnamurti et David Bohm, je me sentais un peu mal à l'aise. Au cours des dernières vingt-quatre heures, on a parlé beaucoup d'esprit, de mental. Ce matin, on va vous plonger un peu plus dans la matière, parce que l'holoénergétique, ce n'est pas très connu, on n'est pas très nombreux à le pratiquer. Finalement, le fait de passer le dernier est une bonne chose parce qu'au fond, tout ce qu'on a dit va nous permettre de mieux comprendre ce que c'est que l'holoénergétique - peut-être pas de comprendre, mais d'en voir l'intérêt.


La préparation de cette conférence m'a obligé à lire ou à relire Krishnamurti, que j'avais lu dans les années 70 grâce à Robert Linssen. Quand on lit Robert Linssen, on a l'impression d'être intelligent. On a l'impression de tout comprendre avec notre tête, mais il nous faut en plus comprendre avec nos cellules. L'holoénergétique, ce n'est pas une affaire de tête. C'est une méthode qui court-circuite complètement le mental. C'est une méthode physique qui nous fait travailler avec notre corps.


J'ai donc été obligé de relire Krishnamurti et on voit beaucoup de convergences entre la pensée de Krishnamurti et l'holoénergétique. L'arrière-plan philosophique et les questionnements sont identiques. Ce sont les mêmes questionnements auxquels l'holoénergétique peut essayer de répondre, sans passer par la tête, mais en passant directement par la matière. J'ai résumé un peu l'intérêt de Krishnamurti, tel que je l'ai vu, sous trois volets, sous trois titres.


Se libérer du connu est le premier titre que j'ai lu, en 1975. J'ai même un ami psychiatre qui le suggérait à ses clients comme thérapeutique. Qu'est-ce qu'on retrouve dans Se libérer du connu ? C'est se libérer de nos conditionnements familiaux, de nos conditionnements sociaux et de nos conditionnements culturels. Ce sont tous ces conditionnements qui provoquent des ambitions, des désirs, des peurs et des angoisses qui sont souvent à l'origine de malaises et je dirais même de la maladie. C'est ce qu'on appelle en holoénergétique : nos mémoires acquises dans cette existence.


Le deuxième titre important est Vous êtes le monde. Toute l'histoire du monde est inscrite dans nos cellules et toute l'histoire du monde provoque des conditionnements qui sont hérités des différents stades évolutifs. C'est ce qu'on appelle en holoénergétique les mémoires héritées.


Et le troisième volet, c'est La Recherche du fondamental, après s'être libérés de nos conditionnements culturels, acquis, ou de nos conditionnements innés, instinctifs, qui sont hérités des différents stades évolutifs. C'est ce que Krishnamurti appelait « ce qui est », ou ce qu'on peut appeler « l'originel » et c'est ce que David Bohm appelait « l'ordre implicite » : ce qui est invisible, ce qui est à l'intérieur, et ce qu'en holoénergétique on va appeler « la mémoire originelle ».


Voici quelques citations de Krishnamurti pour étayer ces trois volets. « Psychologiquement, intérieurement, chaque être humain quel qu'il soit est le monde. » C'est uniquement dans Krishnamurti qu'on trouve cette affirmation, j'allais dire, exprimée d'une manière aussi radicale. « Nous portons en nous la représentation du monde, c'est-à-dire nous sommes une image du monde. » En holoénergétique, on va dire : « Nous sommes un hologramme. » Un hologramme, c'est une représentation. L'humain est un hologramme de l'univers. « Nous sommes le monde. » Et on n'est pas seul, « on est l'histoire entière de l'humanité, pour peu que l'on sache déchiffrer cette histoire enchâssée au fond de nous. Et quand on réalise pleinement l'évidence de ce fait extraordinaire, alors une force monumentale émerge qui nous invite à explorer et à se transformer constamment parce qu'on est l'humanité. »


Krishnamurti avait un peu la science infuse. Même s'il était peu expressif dans son enfance, il avait, plus tard, cette connaissance que les biologistes ont découverte par la suite. Ce schéma est bien connu en biologie, c'est ce qu'on appelait la loi de Haeckel que « l'ontogenèse récapitulait la phylogénèse ». Au fond, c'est une illustration de ce que dit Krishnamurti : « Nous sommes le monde. »


Vous voyez ici un embryon de poisson, un embryon de salamandre, un embryon de poulet, un embryon de lapin et un embryon humain. Je vous invite à plonger au stade de l'embryon. Vous ne vous le rappelez pas, heureusement, parce que vous seriez effrayés, mais vous voyez qu'il n'y avait pas de différence. On a du lapin en nous, on a de la salamandre et on a du poisson. C'est ce qui peut expliquer certains comportements bizarres. Cette illustration est tirée du Scientific American de février 1994, à propos des gènes homéotiques. Les auteurs ont montré l'intérêt de cette même idée de Krishnamurti, par rapport aux gènes homéotiques.


Si on plonge encore plus profondément dans notre mémoire, dans notre matière, à un niveau plus précoce, on a les mêmes gènes. Ici, ce sont les mammifères et les poissons, mais ici, c'est au niveau de la mouche, au niveau des invertébrés. À un niveau plus primitif, nous avons les mêmes gènes que la mouche du vinaigre, sauf que la disposition est un peu différente. Là, c'est ce qu'on appelle le gène de l'antennapedia. Parfois, chez la mouche du vinaigre, ou drosophilia, on voit que les antennes sont transformées en pattes. Et chez l'humain, ce sont les gènes responsables de cette partie du corps, les ailes et les bras. Chez beaucoup de personnes, on voit qu'il y a comme une régression et beaucoup prennent leurs épaules ou leurs bras pour des ailes, ce qui est à l'origine de beaucoup d'arthrite et beaucoup de bursites que la médecine officielle ou alternative a de la difficulté à comprendre, mais que la perspective holoénergétique nous permet de comprendre.


On voit que le questionnement de Krishnamurti et celui de l'holoénergétique sont identiques, sauf qu'ici nous plongeons dans la matière, grâce à Pribram qui a développé le modèle hologrammique de la mémoire. L'intérêt de David Bohm se classe sous trois rubriques.


Premièrement, cet abandon de la vision linéaire. David Bohm a montré l'importance des modèles dont on a parlé hier. Cette vision linéaire donne une vision fragmentaire, que j'appellerais photographique, en deux dimensions. Dans une photographie, chaque point de l'image correspond à un point de l'objet. La vision photographique est due à des lentilles, et Pribram dit que « les sens sont des lentilles », avec le jeu de mot qui se fait en anglais : « senses are lenses ». Les sens sont des lentilles, sont des objectifs. Ces lentilles ont été à l'origine du télescope ou du microscope, qui ont permis de découvrir différents aspects de la réalité. Mais les lentilles sont des oeillères. Les lunettes « sont des oeillères ». Ca nous permet de voir des choses, mais ça nous empêche d'en voir d'autres. C'est le consensus qui donne l'objectivité, mais on voit que dans le consensus il faut que toutes nos perceptions sensorielles soient accordées à celles de la communauté ou de la majorité, et, hélas, la majorité a souvent tort. Même les théories sont des lentilles. Les paradigmes sont des lentilles. Donc, il vont nous permettre de voir quelque chose, mais vont nous empêcher d'en voir d'autres.


L'intérêt du modèle hologrammique que Pribram et Bohm ont développé, qu'on appelle « non linéaire », c'est que, par opposition à la photographie qui est en deux dimensions, l'hologramme lui-même n'est qu'une image, mais en trois dimensions. L'intérêt, c'est que chaque partie contient l'information du tout. Si on brise une plaque holographique en plusieurs morceaux, si on la réillumine, chaque partie va reproduire tout l'objet. Chaque point de l'image correspond à des milliers de point de l'objet. Il n'y a donc plus de correspondance univoque entre un point et un autre point. Et ce qu'a montré également David Bohm, c'est l'importance des relations internes entre les parties entre elles, entre les parties et le tout, alors que dans le modèle linéaire, chaque partie est isolée. On dit classiquement que le tout est plus que la somme des parties et Raymond Abellio précise encore plus que « le tout intensifie les parties ». C'est ce qui explique « l'interdépendance universelle » ou, selon un des derniers titres de David Bohm, « la plénitude de l'univers », « la plénitude indivise ».


Voici pour les trois premiers sujets d'intérêt de David Bohm pour expliquer l'holoénergétique. Et surtout l'importance des variables cachées, c'est-à-dire de tous ces paramètres qu'on ne peut détecter ni par les sens, ni par les appareils de mesure, donc qui n'existent pas. Si la science n'a pas d'appareil de mesure pour détecter un phénomène, ça n'existe pas, sauf que les appareils actuels de la science ne peuvent détecter que ce qui va se manifester par la présence d'un vecteur, c'est-à-dire d'une translation, mais dans beaucoup de phénomènes la somme des vecteurs s'annule. Si vous êtes pris entre deux pattes de mouche, les deux vecteurs s'annulent, c'est zéro. Si vous êtes pris entre deux pattes d'éléphant, au point de vue mathématique, c'est toujours zéro, mais il y a une tension interne qui est nettement différente. Dans les variables cachées, c'est cette tension interne, c'est cet aspect interne que David Bohm a développé.


J'ai mis quelques synonymes pour ces variables cachées. Selon notre formation, on peut les appeler le non observable, le virtuel, le potentiel, l'imaginaire utilisé en mathématique, parce que les physiciens et les mathématiciens utilisent ces variables cachées depuis plus de 100 ans, mais ce n'est pas encore entré dans les moeurs. Les biologistes, surtout, sont encore plus en retard, on ne comprend pas pourquoi, mais la plupart des biologistes en restent à une vue mécaniste, à une vue particulaire. Également, un autre synonyme de ces variables cachées, c'est le multidimensionnel, le non local, ou même hyperspatial, tout ce qui correspond un peu à l'ordre implicite, c'est-à-dire qui est à l'intérieur, ce qu'on ne voit pas, ce qu'on ne peut pas détecter avec nos sens ou avec la technologie actuelle. J'aurais envie de dire ce qu'on ne sent pas mais ce qu'on peut ressentir, ce qu'on peut sentir à un deuxième degré. Ce modèle hologrammique reste quand même un modèle statique et l'une des originalités de David Bohm, c'est d'avoir montré l'holomouvement : c'est quelque chose de dynamique, rien n'est statique. Cette notion d'ordre implicite et d'ordre explicite, il m'a fallu plusieurs lectures pour la comprendre. L'ordre explicite, je dirais que c'est l'ordre manifesté, ce qui est apparent. L'ordre implicite, c'est ce qui est invisible. Et l'ordre implicite est quand même primaire.


Dans ses derniers livres, David Bohm va parler du superpotentiel quantique qui est en relation avec le champ universel non linéaire, non local, alors que le potentiel quantique, qui est en relation avec la particule, est un modèle linéaire. Cet ordre implicite est un principe d'ordre, d'origine des formes. Le gros problème, c'est le fond et la forme, comme les vagues à la surface de l'océan, mais ce qui compte c'est le fond, c'est l'océan qui est à l'origine de ces vagues, et surtout la recherche du sens qui sous-tend la matière et l'énergie. Le sens qui est un peu le pont entre la matière et l'énergie.


Avec cet arrière-plan, vous allez pouvoir mieux comprendre ce qu'est l'holoénergétique. C'est une méthode physique qui permet de décoder nos mémoires acquises dans cette existence présente, de décoder nos mémoires héritées de tous les stades évolutifs qui nous précèdent pour entrer en résonance avec la mémoire originelle, le programme profond à l'origine de l'existence et de la vie. L'holoénergétique ne concerne pas uniquement cette existence matérialisée, mais également ce qui se passe avant cet accouchement dans ce monde à quatre dimensions et ce qui est après la mort.


Cette méthode physique est réalisable par le phénomène physique de résonance vasculaire des gouttières artérielles de chaque poignet, à l'approche de gélatine pigmentée près du corps. Chaque artère correspond à un programme qui se traduit par une sémiologie vibratoire spécifique détectable au pavillon de l'oreille, et chaque programme correspond à un stade évolutif. Donc, il y a trois artères à chaque poignet, ça fait six programmes qui comprennent tous les stades évolutifs : non seulement la vie, mais même l'origine de la matière et de la vie. Une analogie peut simplifier ces idées. On a trois artères à chaque poignet. C'est le phénomène physique de résonance qui a permis le développement de cette méthode. Chaque artère a une fréquence de résonance et à chaque fréquence correspond un programme. Le signal vasculaire holoénergétique permet de détecter les interférences : si vous êtes sur la fréquence de Radio-Québec, vous devez avoir le programme de Radio-Québec. Si vous êtes sur la fréquence de Radio-Québec, et c'est Radio-Canada qui passe, alors on a des interférences ou, autrement dit, des problèmes « constitutionnels ».


Que fait donc cette méthode ? Elle permet une syntonisation qui se fait techniquement, en mettant sur le corps les fréquences interférentielles. A la fin du « bilan », chaque programme est à sa place. C'est ce qui vous donne accès aux différents programmes et, chaque programme ayant une mémoire, ça va permettre le décodage par l'inconscient ou la conscience profonde du corps, quel que soit le nom qu'on lui donne. On n'a aucun effort à faire, ce n'est pas le mental, c'est le moi profond, avec toutes ses mémoires de batracien, de dinosaure, et vos mémoires de toute l'espèce humaine, de tout l'animal, de tout le végétal qui va pouvoir s'extérioriser. On m'a posé la question à savoir si c'était dangereux, parce que certains avaient peur de sentir le dinosaure en eux. Ce n'est plus le mental qui intervient. Lui, c'est le grand tueur et, le mental étant à l'origine de la plupart de nos problèmes, il ne peut pas se guérir. Même si on essaie de ne pas y penser, c'est la meilleure façon d'y penser. Chaque programme artériel porte donc la mémoire d'un stade évolutif.


Les instruments qu'on utilise sont des filtres de gélatines de différentes couleurs qui ont été mis dans des montages de diapositive. Ce n'est pas la couleur qui importe. Telle couleur va évoquer, pour quelqu'un, un souvenir agréable, pour l'autre un souvenir désagréable. La couleur est en rapport avec notre mémoire acquise d'origine sensorielle, alors que les gélatines pigmentées font résonner des mémoires non sensorielles. On utilise un jeu de trente-sept filtres qui ont été sélectionnés pendant une dizaine d'années par Claude Piro et André Secondy à partir des 137 filtres disponibles de Kodak. Ces filtres ont l'air bien anodins, mais ils contiennent des pigments et des gélatines. La physique montre que les pigments sont des oscillateurs, c'est-à-dire des mécanismes qui peuvent passer d'un état fondamental à un état excité. Ils sont donc en mouvement, c'est un système vibratoire qui est analogue à l'effet Doppler ou à la fluorescence (l'effet Doppler concerne les sons et la fluorescence les ondes lumineuses). Dans ce phénomène, l'onde émise est différente de l'onde reçue. Le filtre qui émet telle couleur est un transformateur : il reçoit la lumière blanche et il va réémettre uniquement une couleur spécifique. Ce sont des transformateurs de l'énergie électromagnétique en énergie chimique, et ils ont une importance capitale dans le métabolisme cellulaire, au point que Morovitz, dans Begining of Cellular Life a dit : « Le métabolisme récapitule la biogénèse. » On voit que chaque voie métabolique, en biochimie, représente une étape avant d'arriver à la vie cellulaire qui a permis le développement de l'existence dans laquelle on se trouve actuellement. Nous ne sommes pas formés uniquement de molécules. Les molécules ont donné des organismes unicellulaires, puis multicellulaires tels que les organismes humains, capables de vibrer à un champ de mémoire. Les pigments sont donc importants dans le métabolisme cellulaire et dans les stades évolutifs.


On connaît tous la chlorophylle qui permet la photosynthèse, c'est-à-dire la transformation de l'énergie lumineuse en énergie chimique qui va produire des sucres et d'autres drogues; on connaît l'hémoglobine, également, qui fait la différence entre le végétal et l'humain. Donc, chaque pigment intervient au niveau des différents stades évolutifs. Ceci explique que ces pigments puissent provoquer une résonance avec les pigments et les protéines à l'intérieur du corps. Ces pigments ont permis le passage de la vie anaérobique à la vie aérobique. Les premières formes animales sont anaérobiques, c'est-à-dire qu'elles vivent sans oxygène. L'oxygène a été toxique pour les premières cellules et il a fallu une mutation sous l'influence de l'oxygène pour que les unicellulaires puissent évoluer. On pense que c'est un des facteurs qui a obligé les cellules à muter et à se transformer en multicellulaires. Si la radioactivité augmente, il ne faut donc pas s'inquiéter. C'est peut-être un facteur qui est là pour nous faire muter en d'autres formes, ceci dit dans une perspective teilhardienne de consolation !


Ces pigments, qui assurent la vie cellulaire, représentent la première mémoire des formes de vie. Sans les pigments, il n'y aurait pas de vie, il n'y aurait pas de mémoire. Ce sont ces pigments qui permettent à la vie de continuer. Donc, au point de vue biochimique, c'est la première forme de mémoire. Les gélatines, au point de vue chimique, sont des polymères comme les plastiques, elles ont des propriétés optiques non linéaires. En premier lieu, l'oscillation subharmonique. Par exemple, si on envoie des ultraviolets, les gélatines peuvent réémettre des infrarouges. En deuxième lieu, la conjugaison de phases. Ce mécanisme est très important. Il est utilisé dans la technologie au laser, dans la photolithographie également, et dans les communications entre les sous-marins et les satellites.


Cette conjugaison de phases représente plus qu'un modèle, et on pense que c'est un des mécanismes par lesquels les filtres de gélatine interviennent dans la résonance vasculaire. Dans un miroir ordinaire, quand le rayon incident frappe le miroir, il y a divergence du rayon réfléchi. Il y a une réflexion avec un certain angle de réflexion. Les phénomènes de conjugaison de phases sont produits par les polymères et les gélatines sont des polymères. Le rayonnement, au lieu d'être réfléchi à l'extérieur, reprend la même direction, c'est-à-dire que le rayonnement est renvoyé à la source, il est renvoyé à l'expéditeur. Ceci peut expliquer que ces filtres puissent renvoyer au corps le rayonnement que le corps émet, les filtres de gélatine pigmentée étant des miroirs qui vont renvoyer l'information émise.


Dans le miroir ordinaire, si une onde incidente va franchir un milieu « inhomogène » tel que l'atmosphère ou les cellules, le rayon qui va traverser ce milieu va être modifié. Quand il frappe le miroir ordinaire, le rayon va être réfléchi, mais la forme de l'onde va être inversée - un miroir ordinaire donne toujours une image inversée - et quand ce même rayonnement retraverse le milieu inhomogène, cette modification du rayon incident va être amplifiée alors que, dans un miroir à conjugaison de phases telles que les gélatines, l'onde réfléchie a la même forme, c'est ce qu'on appelle le retournement temporel ou la conjugaison de phase et quand ce même rayonnement qui est renvoyé à l'émetteur retraverse ce milieu corporel ou l'atmosphère, le rayon réfléchi retrouve la même forme que le rayonnement originel de départ. Cette métaphore nous indique que les filtres peuvent nous renvoyer le rayonnement originel, qu'ils peuvent nous ramener à la mémoire profonde.


Ces filtres de gélatine vont induire un signal vasculaire pariétal, c'est-à-dire au niveau de la paroi, ce qu'on appelle un « phonon » en physique. Ce signal est différent du pouls médical, différent du pouls de l'acupuncture et différent du pouls de l'auriculomédecine. C'est une vibration de la gouttière artérielle qui ne dépend pas du système nerveux. Chaque gouttière artérielle du poignet - il y a trois artères par poignet - réagit de façon particulière. Il y a une liaison topologique entre l'artère et le pavillon de l'oreille. Comment se fait-il qu'il puisse y avoir une telle réaction quand on approche un simple filtre de gélatine pigmentée ? Je vous ramène, dans vos mémoires, à un peu d'embryologie pour vous rappeler que ce système vasculaire est d'origine mésodermique. Dans un embryon, il y a trois couches. Il y a l'ectoderme qui va donner la peau, le système nerveux, les organes des sens; il y a une couche interne qu'on appelle l'endoderme, qui donne le tube digestif et ses dérivés, et il y a le mésoderme qui est intermédiaire. Déjà, en 1924, Spemann a montré que le mésoderme induit le développement du neuro-ectoderme, c'est-à-dire que si le mésoderme est mal structuré, les organes des sens, le système nerveux ne pourront pas de développer. Et le tube cardiaque provient du mésoderme. Déjà, le mésoderme cardio-vasculaire présente une activité rythmique à trois semaines chez l'embryon de mammifère qui a trois millimètres de long, alors que le neuro-ectoderme, qui donne les organes des sens, n'est pas encore fermé. Donc, ce mésoderme est porteur d'une information qui est plus originelle que celle du système nerveux. Alors que l'endoderme, la couche interne, et l'ectoderme, la couche externe, sont confinés à l'embryon, le mésoderme établit des contacts directs avec l'univers utérin par le placenta et les caduques. Déjà ce mésoderme, on voit qu'il n'est pas limité à l'embryon, il n'est pas limité à l'individu. Il a des rapports directs avec l'univers extérieur. Donc, le mésoderme in utero, à l'intérieur de l'utérus, préfigure, au point de vue fonctionnel, ses rôles adultes, ex utero, à l'extérieur de l'utérus, ses rôles adultes d'échange à l'intérieur de l'individu et avec les univers extérieurs. Ceci explique pourquoi ce système vasculaire peut avoir un rôle important.


Après l'embryologie, voyons un peu de physique. Ce système vasculaire représente un réseau massivement parallèle, c'est-à-dire qu'il traite de nombreuses informations simultanées. Si on prenait tout le système vasculaire : les artères, les veines, les capillaires, les lymphatiques, toute la « tuyauterie », et si on la déroulait bout à bout « en série »,ca ferait une antenne de plus de 100 000 km de long, soit presque trois fois la circonférence terrestre, à notre latitude. Le système vasculaire représente une antenne capable de détecter des choses qui sont vraiment infimes, qui sont déjà des variables cachées. Au point de vue mathématique, c'est un hypervolume, c'est-à-dire que c'est un volume défini, mais la surface interne de toute la tuyauterie, de tous les tuyaux à l'intérieur de notre organisme, représente une surface indéfinie qui correspond à l'infini mathématique. Ca représente une surface membranaire capable de résonner à des choses vraiment infimes. Aux points de vue mathématique et géométrique, c'est une structure fractale, Une fractale, c'est un même modèle à des échelles différentes. Une fractale, par définition, c'est un hologramme. Et il y a ce qu'on appelle la résonance d'échelle ou résonance entre le macrocosme et le microcosme.


Un autre aspect mathématique important du système vasculaire est sa topologie en bouteille de Klein. On connaît la bande de Moebius qui a une seule face et deux bords. La bouteille de Klein est analogue à une bande de Moebius mais avec une dimension supplémentaire. C'est comme une bouteille où l'extérieur communique avec l'intérieur. C'est dur de se le représenter, mais si vous êtes un globule blanc, vous faites le tour de la bouteille plusieurs fois par jour, c'est-à-dire qu'un globule blanc va passer dans les artères, il va aller dans les capillaires, puis il va traverser les capillaires et se trouver dans les tissus, donc en dehors, et il va rentrer dans le système vasculaire par l'intermédiaire des lymphatiques et des veines. Il y a donc cet aspect topologie, en bouteille de Klein, où l'intérieur et l'extérieur sont continus. Déjà, c'est une analogie qui nous montre le rôle de ce système vasculaire.


Ce résonateur vasculaire peut détecter les ondes gravitationnelles qui sont 10 à la puissance 38 fois plus faible que les ondes électromagnétiques. On pense que les ondes de forme, que le champ morphogénétique (je fais référence aux travaux de Thomas Bearden publiés dans Gravito-Biology) est l'équivalent d'un champ gravitationnel. On a demandé à Sheldrake s'il y avait équivalence entre le champ morphogénétique et le champ gravitationnel, mais il n'envisageait que le champ gravitationnel, cosmique. Einstein a négligé complètement le champ gravitationnel provoqué par notre matière humaine, et ce qui est très important est que T.E. Bearden pense qu'il y a plus qu'analogie, il y a équivalence entre le champ morphogénétique et le champ gravitationnel, et ce dernier a une structure scalaire où il y a de nombreux vecteurs qui ne sont pas détectables, mais où il y a une structure interne importante qui porte la mémoire de l'individu, qui porte la mémoire de l'espèce humaine. Donc, il y a une résonance vibratoire à l'approche des filtres de gélatine. Quand on approche ces filtres, il se produit un phénomène vibratoire de résonance. Ce phénomène vibratoire de résonance, induit dans le corps par chaque filtre, se traduit sur le pavillon auriculaire par un tracé vibratoire analogue à une transformée de Fourier. Une transformée de Fourier, c'est une raie spectrale. C'est le phénomène de l'arc-en-ciel. Un prisme va décomposer la lumière blanche en différentes raies spectrales, en différentes couleurs, caractérisées chacune par une longueur d'onde. Le prisme réalise une transformée de Fourier. Le pavillon auriculaire réalise plus précisément une transformée de Gabor.


Gabor, qui est à l'origine de la théorie de l'hologramme, a pris en même temps le domaine fréquentiel et le domaine temporel (une onde, c'est un domaine temporel, une raie spectrale, c'est un domaine fréquentiel), les a couplés dans une seule fonction et la transformée par ondelette est utilisée actuellement dans les théories du signal, dans les reconstitutions de l'image, dans les reconnaissances de forme. Ce phénomène vibratoire est détectable sous forme d'axes vibratoires en croix latine ou en « X » au passage du filtre près du pavillon auriculaire. On peut dire que le pavillon auriculaire est analogue à un oscilloscope sur lequel on voit l'électrocardiogramme ou l'électroencéphalogramme ou d'autres mesures. L'axe vibratoire de l'oreille est analogue à un tracé d'électrocardiogramme ou d'électroencéphalogramme. Il permet de vérifier le métabolisme énergétique de chaque programme et la présence d'interférences. Un écran de télévision, c'est un oscilloscope. Le pavillon de l'oreille est donc analogue à un écran de télévision avec six programmes. C'est pour ça qu'on dit que l'oreille est déjà une image du corps, ou que l'oreille est un hologramme du corps humain, lequel corps humain est un hologramme de l'univers, lequel est un hologramme de l'ordre implicite.


Quand on passe avec un filtre près de l'oreille, selon la direction, on va voir une réaction vibratoire qui est détectable, au niveau de l'artère. C'est l'artère qui est le résonateur permettant de détecter des phénomènes qu'on ne détecte pas autrement. On ne les voit pas, on les perçoit grâce au phénomène de résonance vasculaire que nous détectons avec le pouce placé à plat sur chaque artère du poignet.


On a parlé de mémoire. On a parlé de variables cachées. L'holoénergétique nous permet de décoder nos mémoires : nos mémoires acquises au cours de cette existence, toutes nos mémoires transmises par nos parents, toutes les mémoires de l'espèce humaine et toutes les mémoires des différents stades évolutifs qui nous ont précédés. Cette mémoire est une variable cachée, elle n'est pas observable. C'est ce qui était à l'origine des travaux de Pribram, à la suite de Lashley, qui avait essayé de localiser la mémoire dans le cerveau. Mais la mémoire n'est pas localisée. Elle n'est pas localisée dans une molécule, elle n'est pas localisée dans un organe. La mémoire est distribuée dans tout le corps. C'est une propriété systémique et notre corps humain est l'interface entre les variables cachées et la matière.


Au point de vue biologique, la mémoire est supportée par des réseaux. Au niveau de l'organisme multicellulaire, au niveau de notre organisme, cette mémoire est supportée par le réseau mésodermique qui comprend le système vasculaire et également d'autres structures. Au niveau de la cellule, les travaux de Hameroff ont montré qu'il y a un réseau de microtubules dans les cellules. D'abord, au niveau de l'organisme humain, ce réseau mésodermique tissulaire (je ne parlerai pas du réseau d'origine nerveuse, qui est d'origine ectodermique, qui est très développé, qui est très connu, qui est plus facile à étudier parce qu'il produit une activité électrique enregistrable avec des appareils - ce réseau nerveux est sous le lampadaire bien éclairé. Tout le monde cherche la clé sous le lampadaire et oublie de chercher la clé dans l'obscurité.). Donc, ce réseau mésodermique vasculaire comprend plusieurs éléments. Il contient l'élément sanguin avec l'hémoglobine, qui est un pigment, il contient également les hormones avec le réseau peptidique. Toutes les hormones constituent un réseau, qui va moduler la mémoire. Il contient les lymphocytes. Les lymphocytes portent la mémoire antigénique. Il n'y a pas que le système vasculaire qui va entrer en résonance. C'est lui qui est détectable, il est un peu le résumé de toutes les vibrations au niveau du mésoderme.


On trouve aussi le système musculosquelettique, avec la mémoire musculaire. Tous les praticiens en approche corporelle sont familiers avec cette mémoire musculaire : toucher quelqu'un à tel endroit va réveiller telle émotion. On trouve aussi le tissu conjonctif, qui est l'intermédiaire, qui est le support de tout l'organisme. Il n'a pas uniquement un rôle de support, il a un rôle d'échange. Les cicatrices sont également des mémoires. On a aussi la névroglie. On parle beaucoup des neurones, mais en neurologie, on commence à voir l'importance de la névroglie. Ce sont toutes les cellules qui supportent le système nerveux et qui ont un rôle d'échange. C'étaient un peu les parents pauvres, un peu comme les veines étaient les parents pauvres des artères, mais on s'aperçoit finalement que les parents pauvres ont une richesse insoupçonnée. Alors, la névroglie a un rôle d'échange avec les neurones et fait le lien avec la mémoire nerveuse, qui est bien connue, mais ici on parle surtout de la mémoire mésodermique peu connue.


Maintenant, au niveau de la cellule, il y a un réseau de microtubules qui est connu également sous le nom de cytosquelette. Il a un rôle dans la division cellulaire. Hameroff lui attribue un rôle de guide d'ondes. C'est déjà à ce niveau qu'on peut situer l'interface entre la pensée et la matière. Ces microtubules ont un rôle dans le métabolisme cellulaire. Ils ont un rôle dans la division cellulaire. On parle des chromosomes, mais sans le réseau de microtubules, les chromosomes ne sauraient pas où aller. Hameroff leur attribue un rôle de processeurs de l'information. Ces microtubules sont des petits tubes qui sont faits de tubuline et, en 1994, James Tabony à Grenoble, a montré que la synthèse de la tubuline était sensible au champ gravitationnel. Donc, ceci illustre au point de vue biochimique que le corps va détecter le simple champ gravitationnel.


Hameroff, qui est anesthésiste au départ, a montré que la conscience se traduit par un état de cohérence quantique au niveau des tubulines. Cette cohérence quantique représente un supraconducteur. Il n'y a plus aucune résistance et le courant peut passer indéfiniment. Roger Penrose a émis l'hypothèse que ces microtubules étaient le lieu d'interaction entre la matière vivante et le potentiel quantique. Donc, on trouve une analogie structurale entre le réseau de microtubules cellulaires et le réseau mésodermique vasculaire. La cellule est une fractale de l'organisme, c'est-à-dire que la cellule est déjà un hologramme de l'organisme et, un des buts d'entrer en résonance, de communiquer entre elles. On trouve ce phénomène de résonance d'échelle entre les différents niveaux.


Le réseau cellulaire de microtubules contrôle le centriole, c'est ce qui va permettre à nos chromosomes de prendre la bonne direction, sans quoi ils ne sauraient où aller et la reproduction ne serait pas possible. Au départ, on leur a donné un rôle de soutien. On l'appelait le cytosquelette, le squelette de la cellule, mais c'est plus qu'un squelette. Ils ont un rôle d'échange important. Il y a une homologie entre ce réseau mésodermique, entre ces tubes cellulaires et tous les tubes vasculaires. Dans le phénomène holoénergétique, le fait d'amener un filtre près du corps entraîne une résonance de tout notre organisme, au niveau de ces microtubules. C'est l'hypothèse qui permet d'expliquer comment l'holoénergétique fonctionne.


Au départ, l'holoénergétique était une médecine, parce qu'elle a été découverte par des médecins et tout ce qu'un médecin fait, il a l'impression que c'est de la médecine. Mais on s'est rendu compte qu'avec cette méthode on ne fait pas de diagnostic médical, on ne fait pas de traitement médical. En conclusion, cette méthodologie holoénergétique entraîne une cohérence quantique corporelle. Ceci veut dire qu'après un bilan, notre corps devient plus conducteur. Il présente un état de supraconductivité où les interférences disparaissent. Après chaque bilan holoénergétique, le moyen physique de voir si le corps a capté les informations, s'il est syntonisé, c'est-à-dire si chaque programme est bien sur sa fréquence, c'est qu'il n'y a plus d'interférence détectable au niveau de la paroi artérielle. On pourrait dire que l'aspect particulaire avec les résistances s'est transformé en un état ondulatoire où la communication intercellulaire est plus facile. Ce réseau mésodermique est responsable du mouvement. Le mouvement du corps, les échanges extérieurs, sont assurés par le système musculosquelettique. On note déjà le rôle des muscles dans le champ gravitationnel. Ce sont les muscles qui vont donner le tonus vertical et qui vont nous permettre un déplacement horizontal. Ce réseau qui intervient dans les mouvements extérieurs de l'organisme entier intervient également à l'intérieur du corps. Le mouvement vasculaire est un prototype de ce mouvement intérieur impliquant les éléments du sang, les hormones, les récepteurs qui vont moduler la mémoire nerveuse, les lymphocytes avec la mémoire antigénique. Ce réseau mésodermique est responsable du mouvement intérieur et extérieur.


L'holo-mouvement est le courant entre deux pôles, de l'ordre implicite invisible à l'ordre explicite qui est l'ordre manifesté ou matérialisé dans lequel on existe. Grâce à la mise en ordre des mémoires acquises dans cette existence, des mémoires héritées de toute l'humanité et des stades évolutifs antérieurs, l'holoénergétique est un instrument qui nous fait entrer en résonance avec la mémoire originelle, ou ordre implicite ou surimplicite, selon la terminologie la plus récente, ou le superpotentiel quantique en relation avec le champ universel, selon la terminologie de David Bohm. Cette mémoire originelle, multidimensionnelle, interpénètre notre espace-temps à quatre dimensions et entraîne l'abolition du temps psychologique. Elle nous permet d'apercevoir le double sens de notre matérialisation dans cette existence, c'est-à-dire de l'ordre implicite vers l'ordre explicite et de l'ordre explicite vers l'ordre implicite. Elle nous permet de comprendre que la fin est dans le commencement et le commencement dans la fin, selon une parole citée par Carlo Suarès.


Pour terminer, rien de mieux que cette citation de Krishnamurti dans Plénitude de la vie, parce qu'au fond le but de la mémoire, c'est la fin de la mémoire, avec le double sens sur le mot fin : « Il n'y a temps psychologique que lorsqu'on s'éloigne de ce qui est. Ce mouvement d'éloignement de ce qui est, c'est le temps. Mais si l'on est totalement et pleinement conscient de ce qui est, alors ce temps n'existe plus. »


J'espère que mon exposé ne vous a pas paru trop long, et qu'il nous reste du temps disponible pour les questions.


PÉRIODE DE QUESTIONS


Question - L'exposé est excellent. Ça mériterait des années d'études pour comprendre tout ce qui a été dit, mais pour que tout soit clair, j'aimerais relever la comparaison que vous avez faite entre la conscience telle qu'elle est exprimée par Krishnamurti et Bohm, et la méthodologie holoénergétique, parce qu'à entendre tout ce qui a été dit, on dirait que seulement en pratiquant cette méthode on est déjà dans l'état d'éveil dont parlent Krishnamurti et David Bohm. Personnellement, je ne le crois pas, car il ne faut pas penser qu'une technique donnée va nous ramener à cette conscience dont parlent Krishnamurti et David Bohm, et beaucoup d'autres sages. Ca ne veut pas dire que la méthodologie holoénergétique ne peut pas faire un nettoyage ou une restructuration de l'énergétique corporelle. On croirait, à entendre tout ce qui a été dit du début à la fin, qu'en pratiquant la méthodologie holoénergétique, on va aboutir à cet ordre implicite ou à « ce qui est », selon Krishnamurti et David Bohm. Est-ce que c'est cela que vous dites ou ai-je mal compris ?


J.Ratte - Vous avez partiellement bien compris. La méthodologie holoénergétique permet de mettre en place nos différentes mémoires, les mémoires de cette expérience acquise, de cette existence, les mémoires de tout ce qui nous précède. Et quand ces mémoires sont en place, il y a libération pour entrer en résonance avec l'ordre implicite. Alors, je maintiens quand même la possibilité physique d'entrer en résonance. Mais ça ne veut pas dire que la résonance va se faire. L'expérience montre que beaucoup de gens vont sentir une libération qui va leur permettre ultérieurement, si le travail se continue, d'avoir accès à l'invisible, au multidimensionnel. Ce n'est qu'une méthode. Au départ, on a parlé des méthodes psychologiques, ici c'est une méthode physique qui va nous permettre, en court-circuitant le mental, d'entrer peut-être plus facilement en résonance avec le non mental. Mais ce n'est pas cette méthode qui va vous donner la conscience cosmique ou la vision pénétrante. Elle va accélérer le travail qui va nous permettre peut-être plus facilement, je conserve le terme, d'entrer en résonance avec le non sensoriel.


Question - À ce niveau, nous sommes d'accord. À partir de ces trois artères, comment pourriez-vous démontrer ce que vous avez dit à propos de cela ? En deux mots, quelle est la preuve que ces trois artères constituent le pouls originel, la mémoire originelle du corps ?


J.Ratte - C'est l'expérience clinique qui a montré tous les phénomènes que les gens vont revivre. Souvent, les gens vont le ressentir comme un déroulement du film de l'existence à l'envers; tous les passages douloureux, qu'ils soient physiques ou psychologiques, vont être réactualisés. Quelqu'un me disait hier qu'il avait l'impression de voir un album de photos de son existence, comme un hologramme de tout ce qui était enregistré dans cette mémoire tissulaire, mésodermique, cette mémoire cellulaire. Et le prouver, alors je dirais que l'holoénergétique ne se prouve pas, mais elle s'éprouve.


Question - Vous parlez souvent de la résonance. J'aimerais que vous expliquiez un peu un effet physique et physiologique de ce que signifie la résonance, parce que ce n'est peut-être pas évident pour tout le monde.


J.Ratte - Pour qu'il y ait une résonance, il faut deux choses qui soient capables de vibrer ensemble. Dans l'appareil radio, il y a résonance entre un circuit électrique qui vibre à telle fréquence et un champ électromagnétique qui vibre à la même fréquence. Résonance veut dire qu'il y a formation d'un couple entre deux systèmes vibratoires. Donc, un système qui vibre à telle fréquence va pouvoir entrer en résonance, va capter tout ce qui est sur la même fréquence, ou sur la même longueur d'onde. En plus de la résonance électromagnétique, on connaît bien la résonance magnétique nucléaire ou électronique. Ceci implique des énergies très faibles. L'analogie avec la balançoire permet de mieux comprendre le rôle du temps, de la phase. Quand le mouvement est ample, il faut chaque fois qu'on donne une petite impulsion et surtout la donner au moment opportun, au moment adéquat. Donc, une petite impulsion va augmenter l'amplitude. Alors, chaque fois que vous poussez sur la balançoire, vous êtes vous-même un mouvement vibratoire qui va provoquer une augmentation d'amplitude de la balançoire. Si le temps de l'impulsion n'est pas au bon moment, l'amplitude va diminuer.


Dans le phénomène de résonance, il y a un système vibratoire très faible qui va entraîner, dans le système vibratoire réceptif, une augmentation d'amplitude des vibrations. Prenons l'exemple de la voix. Si vous gagnez un million à la loto et que vous criez très fort, vous êtes capable de faire éclater le miroir, parce que les atomes du miroir sont toujours en vibration mais ils ont un espace qui est très faible. Si la fréquence de votre voix est sur la même fréquence que la fréquence de vibration des atomes, ou un harmonique, un multiple, les atomes eux-mêmes vont entrer en résonance. Mais comme ils sont limités dans l'espace, cette augmentation d'amplitude va faire éclater le miroir. Il y a le phénomène bien connu également sur un pont. Un régiment ne peut pas marcher au pas cadencé sur un pont parce que même le pont a une vibration. Au XlXe siècle, il y a un régiment qui est passé au pas cadencé sur un pont de la Loire. Le rythme de tout le régiment a entraîné, par phénomène de résonance, un éclatement du pont qui s'est écroulé. Donc, dans une résonance, il y a quelque chose qui est très faible, qui va provoquer, dans un autre système, une augmentation d'amplitude.


Ca veut dire que notre corps, notre système vasculaire, qui est un système vibratoire, va être capable d'augmenter d'amplitude à l'approche d'énergies extrêmement faibles, telles que l'interaction gravitationnelle et les ondes de forme, ou les variations du champ morphogénétique.


Robert Linssen - J'ai été très intéressé par votre exposé. Mais je me permets de vous signaler deux choses. C'est que dans l'optique de l'enseignement de Krishnamurti, il y a cet inconnu, cet inconnu suprême qui, bien entendu, est le domaine de l'holo-mouvement, etc., mais il y a comme une sorte de sens unique. D'une part, il y a cet inconnu fondamental, et ce sens unique peut s'expliquer par l'existence de ce que je pourrais appeler une sorte de douane spirituelle. Il est impossible avec la prise en considération des éléments du connu d'arriver à l'inconnu. Il n'y a pas de contact. Le sens unique vient de l'inconnu vers le connu.


Bien sûr, ça n'enlève pas du tout la valeur de votre exposé magistral, mais il y a à noter aussi que même au niveau de votre exposé, il faut bien faire la distinction entre le niveau de l'ordre implicite, de l'ordre explicite (explicated order) et de l'ordre surimplicite, parce que même à ce niveau-là, il faut bien se rendre compte que le domaine de l'espace infiniment petit, où l'on évoque précisément le domaine des variables cachées, est un domaine qui est d'une telle subtilité et d'une telle réduction de toutes les valeurs d'espace habituel, qu'il est infiniment au-delà - je parle maintenant du domaine de l'ordre implicite, je ne parle pas du domaine de l'ordre superimplicite -, il se situe entre les conditions d'espace que nous connaissons et, pour en donner une idée, d'exposant 10 moins 17 des plus petites possibilités d'espace que nous connaissons.


Or, d'après David Bohm, le super ordre implicite se situe à un niveau encore infiniment plus réduit qui est de 10 exposant moins 33 centimètres. Alors, il faut bien se rendre compte de la distance énorme des valeurs qui sont connues dans tous les mécanismes notamment de la biologie moléculaire, - je connais tout ce qui est dit au sujet des fameux microtubules dont vous avez souligné l'existence et qui est extrêmement intéressant -, mais je pense qu'il y a encore un abîme entre les niveaux de la biologie moléculaire, les niveaux de tous les champs que vous avez énoncés, et l'ultime limite dans laquelle se réalise ce fameux processus absolument extraordinaire de la mécanique subquantique de transition virtuelle.


La mécanique subquantique de transition virtuelle utilise encore les mémoires, elle explore au milliardième de seconde toutes les possibilités d'un système, possibilités qui sont extraordinairement variées et en fait une synthèse. Cette synthèse lui donne un résultat et à ce moment-là, les transitions virtuelles deviennent actuelles. Mais cela se passe dans un domaine qui est d'une telle finesse que, ou bien il faut compléter la valeur des énergies qui sont mises en mouvement lors des explorations de votre théorie très intéressante, ou bien alors il faut envisager, à mon humble avis, des modifications.


Mais la conclusion sur laquelle j'insiste, c'est que certainement il y a là une exploration qui a une très grande valeur du point de vue des profondeurs de tout le système nerveux et de tout notre organisme qui se révèlent d'une ingéniosité vraiment extraordinaire, mais il y a finalement à retenir que jamais toutes les informations du connu, qui sont admirables et qui, d'année en année, se révèlent d'une ampleur extraordinaire, même avec tout cela il ne faudrait pas créer une systématisation d'approche du suprême, parce que comme l'a bien souligné SamirCoussa, il y a ce sens unique, un sens unique. Le suprême s'impose à nous grâce justement à notre total silence intérieur, à notre absence de nous-mêmes. Voilà ce que je voulais vous dire.


J.Ratte - Je vous remercie pour ces mises au point qui m'intéressent. Ceci ne représente qu'une étape dans un cheminement. Le débat reste ouvert et nécessite des recherches et des interrogations supplémentaires pour arriver à mieux étayer ces transitions entre le matériel spatiotemporel et le multidimensionnel et leur réversibilité éventuelle.